Fiche de lecture n°8
Les acquisitions dans le contexte électronique
Référence bibliographique :
Cavalier, François. Les acquisitions dans le contexte électronique [en ligne]. BBF, 2006, n°1, p. 62-65.
Disponible sur : < http://bbf.enssib.fr/sdx/BBF/pdf/bbf-2006-1/bbf-2006-01-0062-010.pdf > Consulté le 3 janvier 2007.
Sujet :
L'auteur nous présente ici les différentes manières d'acquérir un
document dans le contexte électronique, quels sont les avantages et les
inconvéniens de ces changements et quelles perspectives s'offrent à
nous concernant le sujet.
Mots clés :
Acquisition / document électronique
L'auteur :
François Cavalier est directeur de la bibliothèque de l’université Claude Bernard Lyon 1 et responsable du département Négociations documentaires du consortium Couperin. Il a exercé auparavant à la médiathèque publique et universitaire de Valence et à la bibliothèque municipale et interuniversitaire de Clermont-Ferrand. Il a collaboré à Former des utilisateurs de la bibliothèque (Presses de l’Enssib, 2000).
Résumé :
Acquérir un document papier est aujourd'hui une action cadrée et normalisée par les bibliothécaires qui constituent ainsi des collections. Concernant les documents électroniques, ces normes sont plus incertaines (statut divers des documents, documents pas souvent terminés, ...).
Selon l'auteur 5 modèles économiques peuvent être retenus quant à l'acquisition des documents électroniques :
- le papier + électronique (E-fee) : l'établissement paye une redevance spécifique (E-fee) à un fournisseur pour le droit d'accès à la consultation en ligne de la totalité ou d'une partie des documents et a l'obligation de conserver la collection en version papier. Ce modèle est choisi pour les considérations fiscales (taux de TVA moins élevé) et pour son avantage à conserver le papier.
- le tout électronique (E-only) : les établissements ne sont plus obligés de maintenir leurs abonnements papier. En contre partie, un volume financier équivalent est fixé.
- le électronique + papier (DDP) : c'est en fait une variante du tout électronique qui consiste à acquérir du papier à prix fortement remisé (Deep Discount Price). On s'apperçoit ici que la collection devient vraiment secondaire.
- échantillonage selon la taille de l'établissement : plutôt destiné aux établissements gérants des bases de données.
- la tarification à l'acte : peu utilisé.
La mise en place de ces modèles entraine des conséquences.
Tout d'abord, on passe peu à peu de la notion d'usage à celle de collection. Ce phénomène peut entraîner à terme des problèmes liés à la pérennité des documents, celle ci étant gérer directement par les fournisseurs et non plus par les établissements documentaires.
Un des enjeux de cette nouvelle gestion des documents électroniques serait dont de faire gérer ces réseaux par les bibliothèques et d'intégrer le tout dans une politique documentaire commune.
Ensuite, on s'apperçoit que ces modèles favorisent la vente groupée de titres électroniques dans des bouquets que l'on ne peut détailler. C'est ce que les fournisseurs appellent le "Big Deal".
Ces modèles évoluent grâce aux fournisseurs, car plus avantageux, mais aussi grâce aux nombreux accords établis par les établissements eux-mêmes, qui n'ont plus guère le choix (autres packages limités - pour les établissements de petite taille - ou sélection de titres du catalogue pour la totalité des contorsiums : UTL, Unique Title List - pour les établissements moyens ou les regroupements d'établissements).
L'acquisition de ces documents électroniques favorise aussi la tendance à l'unifomisation de l'offre documentaire. Ceci se ressent notamment quand on voit la chute du nombre de prêts entre bibliothèques. Le réseau des Cadist en a d'ailleurs déjà ressenti les effets, ce qui a impliqué un repositionnement de son activité.
Pour y remédier, et comme l'auteur l'a déjà dit, se sont aux bibliothèques de s'impliquer plus dans le réseau : communiquer les documents à distance dans un objectif de communauté. Cependant l'acquisition électronique n'a pas que des inconvénients : l'offre documentaire s'accroît, les chercheurs y trouve des modèles de diffusion beaucoup plus adaptés à leurs besoins.
Pour conclure, l'auteur explique que de nouveaux rôles sont apparus pour les bibliothèques d'enseignement supérieur et que les contorsiums sont devenus de vraix outils de négociations des licences pour de meilleurs prix.
Avis critique :
J'ai trouvé ce texte intéressant pour son aspect très terre à terre d'aborder le sujet des acquisitions électroniques. La présentantion des 5 modèles d'acquisition est, je trouve, très bien expliquée et l'auteur explique bien quels peuvent être les intérêts ou les inconvénients concret de choisir tel ou tel modèle. Encore une fois on peut voir que le passage du document papier au document électronique implque beaucoup de changements pour les établissements documentaires, leurs missions, et les professionnels qui y travaillent ...